L'instruction n° 29 de L'OAS
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Le 23 février le Mandarin publia le texte le plus important de l'histoire de l'O.A.S., son instruction n° 29. Cette fois, c'était une véritable déclaration de guerre civile.
L'instruction n° 29 commençait par les mots :
« L'irréversible est sur le point d'être commis. » Elle fixait ni plus ni moins que les modalités de la guerre à livrer à l'ennemi, c'est-à-dire aux forces de l'ordre françaises, après la signature considérée comme inévitable des accords entre le gouvernement français et le F.L.N.
Elle renferme en quelques pages tous les crimes de l'O.A.S., tout son plan de sabotage d'une vie possible pour les pieds-noirs en Algérie. Tout en conseillant de cesser toute opération faisant le jeu de la ségrégation, Salan ordonnait de créer des zones insurrectionnelles dans les campagnes, à base d'unités militaires ralliées et de maquis, l'accroissement à l'extrême du climat révolutionnaire dans les grands centres urbains et l'exploitation du pourrissement de l'adversaire par l'entrée en jeu de la population en marée humaine pour l'ultime phase.

Salan donnait l'ordre de briser le quadrillage des villes par tous les moyens. La date de l'attaque était fixée au 4 mars.
Il conseillait de se servir des postes à essence pour répandre le combustible dans les caniveaux et y mettre le feu, ainsi que l'emploi des bidons d'huile renversés et des clous pour faire déraper les véhicules militaires.
Venait enfin le plus grave. L'article 8 du paragraphe B concernant les tactiques de manoeuvre. " Sur ordre des commandements régionaux enfin, la foule sera poussée dans les rues à partir du moment où la situation aura évolué dans un sens suffisamment favorable. "
Voilà pour l'action en Algérie. Mais Salan n'oubliait pas la métropole. L'objectif final, le pouvoir, c'est là-bas qu'il faudrait le prendre.
Dans une annexe à la directive n° 29, annexe secrète et destinée uniquement aux chefs des trois zones O.A.S. d'Algérie et à ceux de la métropole, le Mandarin précisait :
" Il faut s'efforcer de paralyser le pouvoir et le mettre dans l'impossibilité d'exercer son autorité. Les actions brutales seront généralisées sur l'ensemble du territoire. Elles viseront les personnalités influentes du parti communiste et du gaullisme, les ouvrages d'art et tout ce qui représente l'exercice de l'autorité, de manière à tendre au maximum vers l'insécurité générale et la paralysie totale du pays. La provocation à la grève générale sera aussi une excellente arme. Le choix de la date en métropole est fonction de l'évolution de la situation en Algérie. Mais en tout état de cause, la métropole doit agir et coordonner ses actions avec la campagne ouverte en Algérie."

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